LA COLLECTION COURTS 2024

Fiction · France · 2023 · Couleur · 21’
Scénario : Adiel Goliot
Production : Post-Genres Productions
Prix / Sélections : Grand prix du jury et prix des bibliothécaires Festival
Premiers Plans d’Angers, Festival international du film de Rotterdam.

Mauricette Bonnarien travaille comme dockeuse au port de Dégrad des
Cannes, en Guyane. Le reste du temps, elle slame. Très complexée par
son nom de famille, imposé à son ancêtre lors de l’abolition de l’esclavage,
elle se bat pour mener à bien une procédure de changement de nom. Il est
temps de faire entendre à son entourage son nouveau patronyme.

Certains noms de famille sont difficiles à porter, ils témoignent parfois d’un
passé douloureux. C’est le cas pour Mauricette Bonnarien, dockeuse en
Guyane et descendante d’anciens esclaves. L’actrice principale est formidable
dans ce rôle de femme forte qui lutte pour sa dignité. Les textes de
slam sont forts et engagés, les mots percutants ! J’ai adoré. Tout ! Le slam,
les paysages de Guyane, les docks, l’actrice principale, cette réappropriation
de son nom, de son être…
– Annabelle Auriach, Médiathèque départementale du Gers (32)

Fiction · France, Croatie, Slovénie, Bulgarie · 2024 · Couleur · 14’
Scénario : Nebojša Slijepčević
Production : Les Films Norfolk, Contrast Films, Antitalent
Prix / Sélections : Palme d’or court métrage Festival international
du film de Cannes, meilleur court métrage European Film Awards,
Festival international du film de Toronto.

Février 1993, Strpci, Bosnie-Herzégovine. Un train de passagers reliant
Belgrade à Podgorica est arrêté par les forces paramilitaires serbes. Alors
qu’ils arrêtent des civils innocents, un seul homme sur les 500 passagers
s’y oppose. Voici l’histoire vraie d’un homme qui ne pouvait pas rester
silencieux.

Ce court métrage mérite amplement la Palme d’or qui lui a été décernée au
Festival de Cannes 2024. Inspiré d’une histoire vraie, le film, à huis clos, est
d’un réalisme à couper le souffle. Les codes du genre y sont tous réunis :
les plans serrés sur les personnages (le 1er qu’on voit à l’écran et qui sera
le dernier), les expressions de visages, les silences, la lourdeur des sons (le
mécanisme des rails du train en début et en fin de film), les dialogues durs
parfois, etc. Ils traduisent une ambiance pesante, incertaine et glaçante pour
le spectateur.
– Catherine Pitte, Médiathèque de Bolbec (76)

Fiction · France · 2023 · Couleur · 24’
Scénario : Marie-Lola Terver, Paul Jousselin
Production : Les Films du Sursaut
Prix / Sélections : Prix du public Festival international du court métrage
de Clermont-Ferrand, Prix du public Festival Côté Court de Pantin, Prix
du public Festival Premiers Plans d’Angers.

Claude Conseil vit une retraite paisible avec son mari dans une maison au
milieu des bois. Elle occupe son temps à écouter et enregistrer les oiseaux.
Un soir de printemps, d’incessants et énigmatiques appels viennent rompre
le calme de la forêt.

Avec ce film, les cinéastes font preuve d’une remarquable originalité, mêlant
habilement poésie et burlesque pour rapprocher deux univers que tout
semble opposer au premier abord.
Ainsi, à l’immersion dans la nature privilégiée par l’ornithologue, s’oppose
l’urbanité de la chanteuse de rap. Au silence nécessaire pour capter le chant
d’un oiseau répond la musique amplifiée des métropoles. À l’isolement
dans la forêt fait écho la mise en lumière d’une figure publique. Au désir de
déconnexion se heurte la frénésie des messages téléphoniques. À la poésie
se confronte la crudité. Mais est-il vraiment nécessaire d’opposer des êtres
qui peuvent coexister dans un même monde ? Après tout, une ornithologue
parvient bien à partager son espace avec des chasseurs. Le public de la
chanteuse pourrait s’enrichir de cette rencontre inattendue.
– Jérôme Latil, Médiathèque Jean-Pierre Vernant, Chelles (77)

Fiction · France, Palestine · 2023 · Couleur · 22’
Scénario : Julien Menanteau, Nour Ben Salem
Production : Topshot Films, Made in Palestine Project
Prix / Sélections : Prix Bridging the Borders Festival international du court
métrage de Palm Springs, Prix du meilleur scénario Festival international
du court métrage de Sapporo, Festival Côté Court de Pantin.

Maha, douze ans, fait partie de la dernière génération de réfugiés palestiniens
du camp de Balata. Suite au malaise de son grand-père aveugle, elle
imagine un projet fou : lui faire croire que le mur de séparation est tombé et
qu’un retour sur sa terre natale est possible. En compagnie d’autres amis du
camp, la jeune fille lui prépare un drôle de voyage...

C’est une œuvre lumineuse et poétique qui mêle critique sociale et rêve,
offrant une parenthèse onirique au coeur d’une réalité oppressante. À travers
une esthétique colorée et inventive, le film contraste avec l’image souvent
sombre associée à la Palestine, proposant une réflexion sur la résilience
et l’imaginaire comme formes de résistance. Rappelant Good Bye, Lenin!
par sa capacité à transcender le contexte politique via l’évasion, le film met
en scène des personnages qui réécrivent leur quotidien face à l’adversité,
transformant leur enfermement en espace de rêve et d’espoir. Sans minimiser
les souffrances, il invite à repenser la Palestine comme un archipel de
possibles, où l’humanité et l’imaginaire triomphent des contrai ntes.
Universel dans son message, il rappelle que l’espoir et la créativité sont
essentiels pour dépasser les oppressions et offrir une perspective unique,
sensible et nécessaire.
– Lauriane Poche, Bibliothèque de Chamrousse (38)

Animation · France · 2024 · Couleur · 15’
Scénario : Florence Miailhe
Production : Sacrebleu Productions, XBO Films
Prix / Sélections : Ours de cristal du juy jeune Berlinale, Prix André-Martin
Festival international du film d’animation d’Annecy, Animafest Zagreb.
 

Dans la mer, un homme nage. Au fur et à mesure de sa progression les
souvenirs remontent à la surface. De sa petite enfance à sa vie d’homme,
tous ses souvenirs sont liés à l’eau. Certains sont heureux, d’autres glorieux,
d’autres traumatiques.

Histoire bâtie sur du cinéma d’animation aux couleurs somptueuses, Alfred
Nakache, champion de natation, se souvient de son passé, de son enfance
en Afrique du Nord où il découvre la natation et le plaisir de se mouvoir dans
des eaux bleues, la compétition, et les camps de concentration. C’est un
plaidoyer contre le racisme, l’antisémitisme, les préjugés. La couleur prend
toute sa place dans ses images, du côté sombre des bourreaux aux eaux
bleues de son histoire d’amour. La fluidité des images et les fondus donnent
une intensité et une force à ce récit dramatique captivant et malheureusement
toujours d’actualité.
– Catherine Huquet, Médiathèque Départementale de l’Ain, Bourg-en-Bresse (01)

Fiction · France · 2023 · Couleur · 30’
Scénario : Fatima Kaci, Pablo Léridon
Production : La Fémis
Prix / Sélections : Cinef Festival international du film de Cannes,
Mention spéciale du jury et prix d’interprétation Festival international
du court métrage de Clermont-Ferrand, Grand Prix Festival Côté Court
de Pantin.

Rim, tunisienne, travaille en France en tant qu’interprète dans le cadre des
procédures de demande d’asile. Chaque jour, elle traduit les récits d’hommes
et de femmes exilés dont les voix interrogent sa propre histoire.

Le film nous présente une série d’entretiens entre des demandeurs d’asiles
et des personnes qui travaillent pour l’office français de protection des réfugiés.
Rim, la traductrice tunisienne transcrit les questions aux demandeurs
d’asile et tente parfois de transformer les réponses pour que les réfugiés
obtiennent plus facilement le droit d’asile. Mais malheureusement, elle se
fait parfois prendre car ses employés ne sont pas dupes et s’aperçoivent
qu’elle ne traduit pas exactement la réponse. Le spectateur est témoin de
ces terribles scènes pour lesquelles la destinée de ces personnes se joue.
– Béatrice Le Grand, Ecole nationale supérieure d’architecture de Marseille (13)