Ce film est l'aboutissement d'un atelier mené par le réalisateur et une plasticienne auprès de jeunes adultes malmenés par la vie. Quatre d’entre eux, dont nous entendons en voix off les propos, acceptent lors de cet atelier de livrer leur histoire, leurs états d'âme. Mais avant d'enregistrer ces récits personnels, le réalisateur leur a demandé de se prêter à un exercice consistant à réaliser un moulage de leur tête. Contraints au silence par la matière qui a enfermé leur visage un long moment, ce temps propice à l'introspection pouvait les aider à libérer leur parole ensuite.
Nous assistons à la fabrication de ces masques, sans jamais voir les visages, les images alternant avec des plans de nature, une nature sauvage dans laquelle nous verrons également marcher, toujours de dos, Allia, Hamza, Killian et Maélis. L'absence de visage à l'écran nous concentre sur ces voix et récits courageux, d'une grande lucidité. Ce court métrage de Vincent Pouplard donne à entendre la parole d'une jeunesse d'aujourd'hui. Nous ne pouvons qu'espérer que la participation de ces jeunes gens à la réalisation de ce film si singulier les aide à trouver une voie plus apaisée.