C’est le film d’un accompagnement. L’une filmée, une grand-mère dont on découvre le visage malmené et souffrant, mangé par une blessure, l’autre filmante, la petite fille, liées par la parole, les regards, et les gestes. Elles sont toutes deux des aimantes; malgré les mots sans fard échangés, dans les questions de la petite fille, dans les réponses de la grand-mère, dans cette scène du bain, celle encore où toutes deux évoquent la fille de l’une et donc la mère de l’autre. Celle formidable encore de la découpe d’une tête de cochon. Une scène crue, cruelle qui décuple notre sentiment d’assister à un travail centré sur la chair et qui contraste avec la suivante, la dégustation apaisée du plat. Le petit-fils, le frère, sera celui qui versera les larmes et exprimera le manque à venir. Le chien, infatigable gardien, guetteur, alter ego de la réalisatrice, sera, dans sa dernière et libre course, le passeur du soulagement.