A Holy Family

Lors des retrouvailles initiées par sa mère, le cinéaste dresse un portrait de sa famille. C’est d’abord d’un regard un peu rancunier qu’il scrute ses proches si lointains. Puis, la posture du fils s’adoucit - presque imperceptiblement - lorsqu’il prend conscience des blessures causées par son départ. La caméra devient un pont dans cet exercice de réconciliation pour le réalisateur. Celui-ci est submergé par des émotions contradictoires face à une famille dysfonctionnelle qui a toujours confié son destin aux paris d’argent et à la volonté des divinités taoïstes. En essayant de comprendre le sens des croyances des uns et des autres, le cinéaste s’éloigne du règlement de comptes pour représenter un lien identitaire qu’il peine à saisir. Le champ de tomates cerises du frère aîné, inondé par une pluie diluvienne, reprend lentement des couleurs sous le soleil. Puis, en entrant finalement dans le cadre, le réalisateur retrouve une place aux côtés des siens et cela vaut toutes les effusions d’amour.