IMAGES DE JUSTICE - 20ème anniversaire

Pour célébrer ses 60 ans, Amnesty International s’est associée à l’agence Magnum Photos pour proposer une exposition anniversaire qui revient sur 60 ans de mobilisation pour les droits humains. De la lutte pour les droits civiques aux États-Unis aux mobilisations actuelles pour plus de justice climatique, du combat contre les disparitions forcées en Amérique du Sud durant les années 1970 et 1980 aux persécutions dont sont aujourd’hui victimes les Rohingyas au Myanmar, de la fin de l’apartheid en Afrique du Sud aux menaces récurrentes sur le droit à l’avortement. Amnesty prête cette exposition à la Ligue des Droits de l’Homme, partenaire du festival cette année ; les 20 photographies proposées sont étroitement liées aux causes que les deux associations défendent et aux actions qu’elles mènent.

À Rennes ou en Bretagne, pas de « salle de consommation à moindre risque » comme on peut le voir en Belgique dans le film Chasser les dragons. Peu de structures en France offrent ce type d’accueil aux usagers de drogues : un cadre où l’usage est sécurisé, où il est possible de consommer dans de bonnes conditions d’hygiène, et sous la surveillance d’un personnel qualifié, capable d’expliquer les risques et de conseiller des pratiques.

En partant d’une réflexion sur l’intérêt de ces centres et sur la difficulté pour les mettre en place, des professionnels se posent la question de la gestion institutionnelle de ces consommateurs. Quels recours les travailleurs sociaux, les infirmiers, les psychologues ont-ils alors que leurs publics sont usagers de produits illicites ? La désintoxication est-elle la seule voie, ou un apprentissage de la maîtrise peut-il leur être proposé ? Comment travaille-t-on cette question dans un CAARUD (Centre d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des Risques pour Usagers de Drogues) ou dans un accueil de jour pour les sans domicile fixe ?

MioSHe présente une série de tapisseries réalisées au point numérique par la manufacture d’Aubusson. À mi-chemin entre les tentures médiévales de l’Apocalypse d’Angers et les tapis de guerre afghans de la fin du XXe siècle, les sept tissages se déploient comme des frises narratives du grand foisonnement des civilisations contemporaines. « Hétérotopies » est le nom de l’exposition et de sa pièce maîtresse : sorte de théâtre cartographique comme hommage aux zones à défendre. L’artiste rappelle ici l’importance de faire justice pour les préserver. « Hétérotopies » emprunte aussi son nom à l’essai de Michel Foucault qui définit l’hétérotopie comme une multitude d’espaces imaginaires ancrés dans la réalité, une localisation physique de l’utopie. C’est dans ces espaces que l’artiste se joue d’une situation globalisée absurde pour nous en livrer une satire grinçante.

Les prestigieuses bourses « Brouillon d’un rêve » de la Scam ont été créées par et pour les auteurs. Elles permettent d’effectuer des repérages, des recherches documentaires, de poursuivre et développer un travail d’écriture déjà entamé. Lise Roure, responsable de l’aide à la création de la Scam, nous explique la philosophie de « Brouillon d’un rêve », la distinction entre le volet Repérages et Écriture du dispositif. L’occasion de répondre à toutes vos questions.

EURODOC est un programme international de formation au développement et à la production de documentaires de création. Nora Philippe, directrice d’EURODOC, nous expose les principaux objectifs de la formation : améliorer le développement de projets documentaires audacieux ayant un potentiel européen et international.

La Scam et EURODOC ont aussi un dispositif commun. Des auteurs ayant obtenu des bourses « Brouillon d’un rêve », sont sélectionnés par la Scam pour participer àl’IDFAcademy. Ils ont ainsi un accès privilégié et personnalisé aux producteurs d’EURODOC, bénéficient de leurs conseils et étendent leur réseau professionnel.

Lise Roure et Nora Philippe nous présentent ensemble toutes les conditions et tout l’intérêt de leur dispositif croisé.

En 2018, Images de Justice invitait des artistes à réfléchir autour du thème de la justice dans le cadre d’une exposition. La contribution de Sébastien Lumineau a été d’adapter en bande dessinée « Les Animaux malades de la peste », célèbre fable de La Fontaine. À l’issue de cette adaptation, l’envie de réaliser un livre de relecture de ces fables a germé. Ce livre est sorti en 2022, sobrement intitulé Fables de La Fontaine aux Éditions Cornélius. En 2023, Images de Justice invite Sébastien Lumineau à présenter ce travail d’adaptation.

L’exposition sera visible du 10 au 26 mai.

La Quadrature du Net lutte pour que les États, ou les entreprises privées, ne nous surveillent pas de façon arbitraire ou massive, notamment à des fins politiques ou économiques.

Les lois relatives au renseignement et à la surveillance internationale de juillet et novembre 2015 ont considérablement refondé et élargi les pouvoirs de surveillance des services administratifs français. En 2020, le gouvernement a proposé d’étendre les pouvoirs de la police, notamment ses capacités technologiques : drones, caméras-piétons, caméras. Dans le cadre de la campagne Technopolice, La Quadrature du Net lutte par des recours administratifs devant les juridictions françaises et européennes.

Myriam Michel, coordinatrice de La Quadrature du Net et de son équipe opérationnelle, et Martin Drago, juriste, nous racontent comment le recours en justice peut devenir une arme politique. Ils reviennent sur la bataille juridique que l’association a menée concernant notamment la surveillance de masse permise par l’utilisation de drones par la police.

En partenariat avec la Ligue des Droits de l’Homme, nous proposons une réflexion sur la question migratoire en Europe et sur sa réalité en Bretagne. Marie-Christine Vergiat nous présente une réflexion sur l’immigration en Europe : quels sont les chiffres réels ? Quels sont les pays qui accueillent, qui expulsent ? Quelles sont les réponses politiques et économiques qu’apporte l’Europe ? Comment la France se situe-t-elle par rapport à cela ? Quel sera précisément l’impact de la loi immigration de Darmanin ? Annick Aubin nous propose de regarder la réalité des politiques européennes sur la situation des personnes exilées, sans papiers, sur le territoire de l’Ille-et-Vilaine : quel parcours possible ? Quel soutien des associations ?

Qu’en est-il de la possibilité de travailler, de s’insérer ? Et quelle est la relation avec les municipalités et avec la préfecture ? Marie-Christine Vergiat est vice-présidente de la Ligue des Droits de l’Homme. Députée européenne de 2009 à 2019, elle a été membre des commissions LIBE (Libertés civiles, Justice et Affaires intérieures), AFET (Affaires étrangères) et DROI (Droits de l’homme) du Parlement européen. Annick Aubin est vice-présidente de l’association Tabitha Solidarité, première adjointe à la commune de Saint-Thurial, et élue au Conseil de la communauté de communes Brocéliande Communauté.

Les deux présentations seront suivies d’un temps d’échange avec le public.

En partenariat avec la librairie Comment dire, Guy Casadamont (juriste et sociologue de formation, membre de l’École lacanienne de psychanalyse) nous présente son dernier ouvrage : L’Épopée Nozière. Aucune affaire criminelle n’aura fait couler autant d’encre au XXe siècle que le parricide imputé à Violette Nozière. Monstrueuse jeune fille dévoyée pour les uns, victime expiatoire d’un père incestueux pour les autres, elle a déchaîné les passions, et risqué l’échafaud. Avec L’Épopée Nozière, Guy Casadamont propose une enquête passionnante, où le récit minutieux des événements s’appuie sur les discours policier, judiciaire, pénitentiaire, littéraire, psychiatrique et psychanalytique. Écartant toute psychopathologie, le registre d’étude de cette histoire est celui d’un genre littéraire, non pas celui d’un roman, mais celui d’une épopée, comme ayant été effective. Accompagné par deux discutants, Olivier Razac, maître de conférences en philosophie et Fabien Gouriou, docteur en psychologie, Guy Casadamont nous fait vivre quelques-unes des meilleures pages de son Épopée. Avec eux, nous explorons la rencontre de l’auteur avec le « cas » Nozière ; l’inscription indissociable de cette histoire dans une pensée d’époque qui poursuit notre actualité ; et l’impossibilité de saisir les causes du crime, seulement la singularité d’un acte envisagé comme un geste épique en son énigme.

Images de Justice propose un après-midi dédié à la question carcérale, au coeur du travail de l’éditeur rennais, qui a publié plusieurs ouvrages autour des enjeux pénitentiaires. Lors d’un premier temps de rencontre, les auteurs nous présentent leurs ouvrages à travers des lectures, des anecdotes ; ils esquissent les problématiques de leurs travaux.

Tiphaine Pedron, directrice des politiques publiques et partenariats du SPIP35, accompagne les auteurs dans une réflexion-débat autour des questions qui traversent les trois ouvrages : quelles sont les raisons qui font du champ pénitentiaire le coeur de leurs réflexions, et ce qu’ils y interrogent ? Quel rapport chacun entretient-il avec le « terrain » qu’il travaille ? Et comment restituer l’expérience qui s’y déroule ? Comment s’articule le sens de la peine et la réinsertion ? Une réhabilitation est-elle possible pour les personnes placées sous main de justice ?

Sista Bro, Kaz et DJ MST (Musique sans transition) viendront enflammer la devanture de la Parcheminerie avec des sets musicaux aventureux et exotiques, avec pour seul objectif de faire danser, danser, danser !

Jennifer Aujame, réalisatrice et professeure d’Hatha Yoga, vous propose une séance de méditation guidée, performance extraite d’un projet collectif mené depuis 2020 au Centre pénitentiaire des femmes de Rennes, suivi du film Traces réalisé dans ce cadre. Guidée par sa voix et ses enregistrements en milieu carcéral, l’autrice vous invite à plonger dans notre rapport au corps et à l’enfermement. Depuis 2020, la réalisatrice accompagne au corps, à la caméra et au micro la chorégraphe Sandrine Lescourant, et la Cie Kilaï, dans ces rencontres avec ces femmes.

Lors de la clôture, le jury professionnel, le jury des étudiants, le jury des détenus, le jury du public, décerneront leur grand prix aux meilleurs des documentaires en compétition : le prix Images de Justice, le prix ESRA, le prix SPIP 35 et le prix du public parrainé par Tënk, respectivement.

Pour fêter ses 20 ans, le festival vous propose d’épicer cette remise des prix par un événement inédit à Rennes!

Ils ont reçu Serge Gainsbourg, Christiane Taubira, Clémentine Autain, Vincent Dedienne, Jean Lassalle, Pablo Mira, ou Oxmo Puccino. Ce sont les 12 Secrétaires de la Conférence des avocats du Barreau de Paris. Pour la première fois la Conférence Berryer se tiendra à Rennes pour la clôture du festival !

La Conférence des Avocats du Barreau de Paris existe depuis plus de deux siècles. Le concours de la Conférence est un concours d’éloquence à l’issue duquel 12 Secrétaires sont élus pour un an par les lauréats de l’année précédente. Ils assurent, notamment, des missions de défense pénale d’urgence sur commission d’office du Bâtonnier de l’Ordre des Avocats du Barreau de Paris.

Une de leurs missions est aussi d’animer la Conférence Berryer, joute oratoire déjantée, vieille de 150 ans, où deux valeureux candidats se soumettent aux critiques humoristiques, féroces et décalées des 12 Secrétaires de la Conférence, dans une ambiance survoltée, sous le regard plus ou moins bienveillant d’un invité.

Exceptionnellement déplacée à Rennes à l’occasion du festival Images de Justice, les 12 Secrétaires nous proposent une Berryer truculente pour la clôture de l’évènement.

L’invité surprise aura le dernier mot !