Les rencontres du réel #12 - édition automnale

Avec le collectif Las Cercanias

Venez avec vos films !

Projecteurs tous formats, écran, visionneuses, le collectif met à disposition de tous le matériel nécessaire pour regarder des films de famille, des films amateurs et autres curiosités. Chacun peut venir avec ses films, ceux qu'il connaît, ceux qu'il a trouvés dans un grenier ou un vide-grenier, ceux dont il a hérité, etc. Le collectif met tout son matériel à disposition et accompagne à leur diffusion, sur écran pour les plus partageurs, sur visionneuses pour les plus secrets... À cette occasion, un atelier autour du support pellicule sera donné, ouvert à tous : initiation et sensibilisation par la manipulation de caméras et autres outils spécifiques au cinéma argentique, une traversée de l'histoire du cinéma et de sa pratique amateur.

Las Cercanias est un collectif né en 2021 en Dordogne. Il réunit des artistes et des techniciens qui pratiquent le cinéma argentique et la création sonore. Les trois axes majeurs du travail du collectif sont la production, la réalisation et la diffusion de films, l’éducation à l’image et la valorisation du patrimoine cinématographique amateur. Fervents défenseurs de ce support pellicule, le collectif milite pour qu’il soit accessible à tous par la sensibilisation et la pratique.

Nous écouterons les lauréats de l'appel à documentaires sonores de L’œil lucide adressé aux auteur.ice.s de Nouvelle -Aquitaine en leur présence. Le jury était composé de Irene Omelianenko pour ADDOR (Association pour le Développement du Documentaire Radio et de la création sonore) et de Marc Jacquin pour Phonurgia Nova, aux côtés de Jenny Saastamoinen pour L'oeil lucide. 

La pluie qui tape sur mon balcon, Emmanuel Faivre, 15min 03

Février 2024, au cœur de Mireuil, cité de la Rochelle... Des voix se font entendre, celles d'enfants qui murmurent leurs vies, les sons qui les environnent, entre mémoire des lieux, des choses, mémoire de l'enfance qui se quitte. Il y a les sons qui apparaissent, disparaissent, les sons qui persistent, se révèlent, comme une mélodie contemplative, des murmures de ce qui ne sera bientôt plus. L'enfance passe, la pluie qui tape dans le balcon. Le basculement fébrile entre passé, présent. Des réminiscences, convoquer des images fugaces, le cri d'India qui parle aux souvenirs. Et si Mireuil était en train de se fondre à la mémoire encore en devenir...

Schizophonies, Rislane Hakym, 39min 11

Mettre fin à un silence insoutenable, pour décloisonner l’histoire d’une famille fracturée par la maladie. Raconté par la sœur d’un jeune homme, dont la schizophrénie s’est déclarée il y a 12 ans. Une décennie de souffrances et d’adaptation au vertige psychiatrique. Des années, pendant lesquelles l’attention portée au frère souffrant, a invisibilisé l’impact d’un quotidien altéré sur l’autre enfant : moi. “Schizophonies” vacille entre un monde psychique atypique et la réalité pragmatique d’une société où la dite “folie” vaut encore d’être enfermé. 

Comment se connaître les uns les autres ? Comment faire quelque chose ensemble ? Comment trouver les passerelles, ce qui nous relie ?

J'ai eu l'idée de mettre en place un petit protocole simple pour rencontrer les gens du village.

1er rendez-vous. Je rencontre une première personne. On décide de se revoir, on cale une date. 

Une rencontre + une discussion. 

2ème rendez-vous. Je n'arrive pas les mains vides et je reviens avec un cadeau.

Une rencontre + une discussion + une programmation à la carte, uniquement basée sur nos échanges.

= une projection privée.

La maison, le jardin deviennent des espaces pour des projections privées.

J'installe un écran, on pousse les meubles, on met tout en place. Les voisins, la famille sont invités. On mange un petit bout ensemble, on projette un film. 

À la fin de la projection, la personne m'envoie vers un nouvel habitant du village qu'elle connaît. 

3eme rendez-vous.

Etc...

Prendre le risque d'ouvrir sa porte, de rencontrer l'autre, le risque de l’ouverture, de la curiosité. 

L'exposition présentée en novembre garde les traces de ces moments passés ensemble, un prototype pour tenter de démarrer une « cartographie des cinématographies » du village, de dessiner un nouveau territoire superposé à celui qu'on connait, fait de nouvelles subjectivités, de sensibilités partagées. Ici elles seront rendues par le filtre des portraits d'habitants crayonnés par l'artiste Serwet Cihangiroglu en résidence à L'oeil lucide.

Nous écouterons les lauréats de l'appel à documentaires sonores de L’œil lucide adressé aux auteur.ice.s de Nouvelle -Aquitaine en leur présence. Le jury était composé de Irene Omelianenko pour ADDOR (Association pour le Développement du Documentaire Radio et de la création sonore) et de Marc Jacquin pour Phonurgia Nova, aux côtés de Jenny Saastamoinen pour L'oeil lucide.

Tentatives de continuer le présent, Nicolas Macumi, 19 min20

Une tentative de continuer le présent, à travers un gâteau au chocolat et une ventilation. 

Les ombres maternelles, Athénais Bonfils, 26 min

Nous sommes en France en 1951. Elise et Georges sont mariés, ils veulent un enfant mais Elise est stérile. Leur amie proche, Ninette, est jeune maman d'une fille de 2ans, Prisca. Ninette consent à porter leur enfant. Toutes formes de GPA (Gestation Pour Autrui) étant interdites, la nature de sa grossesse reste secrète. Lorsque vient le moment du terme, les deux femmes s'empressent de quitter leur ville pour en rejoindre une autre où elles sont anonymes. C'est alors que naît Dominique, ma grand- mère maternelle. 

Nous écouterons les lauréats de l'appel à documentaires sonores de L’œil lucide adressé aux auteur.ice.s de Nouvelle -Aquitaine en leur présence. Le jury était composé de Irene Omelianenko pour ADDOR (Association pour le Développement du Documentaire Radio et de la création sonore) et de Marc Jacquin pour Phonurgia Nova, aux côtés de Jenny Saastamoinen pour L'oeil lucide. 

Écume, Justin Talbot, 3min45

Ce court documentaire sonore offre une réflexion autour des manifestations "sauvages", s'agissant ici des évènements ayant eu lieu à Bordeaux suite à l'adoption de la réforme des retraites l'année passée. J'ai cherché à exprimer la frustration, l'incompréhension, puis le soulèvement. Finalement, comme l'écume d'une vague, la révolte passe, l'espoir avec, écrasé par le rouleau compresseur du pouvoir.

Derrière les dunes, Nils Loret, 50 min

Derrière les dunes est un documentaire qui questionne l’amour et la sexualité en guidant l’auditeur à travers des lieux de rencontre à ciel ouvert menacés de disparition. Un peu partout, existent ces lieux objets de rumeurs, fréquentés exclusivement par celleux qui savent quoi y trouver ; la réalisation d’un fantasme, la rencontre de partenaires sexuels, l’excitation de l’interdit... Ces lieux de cruising, les deux personnages du documentaire les ont fréquentés ensemble pour y explorer leurs désirs et y construire leur amour. Entre elle et lui, ça a tout de suite accroché. Ensemble iels défendent une culture pédée qui s’écrit au milieu des sillons creusés par le va-et-vient des corps dans ces lieux de drague à ciel ouvert. Derrière les dunes les peaux se réchauffent, les corps se perdent et les désirs grandissent. Derrière les dunes une culture se transmet, un patrimoine s’érode et un amour se cimente. Derrière les dunes iels nous font découvrir les lieux où les hommes cruisent en silence. 

Ce documentaire a reçu le soutien de Brouillon d’un rêve de la Scam et du dispositif La Culture avec la Copie Privée.