Photophobia

A partir de reportages filmés à chaud, Photophobia met en scène le quotidien de la population de Kharkiv réfugiée dans le métro pour s'abriter des bombardements russes.

S'attachant à une famille, et surtout à Niki, le fils, le film décrit l'angoisse des adultes et l'ennui des enfants, combattus par les échanges de messages avec l'extérieur et par les jeux dans les couloirs et les wagons du métro reconvertis en dortoirs et lieux de vie. Dans ce capharnaüm qui accueille aussi bien les hommes que les animaux, les réfugiés au teint blafard sous la lumière verte des néons organisent leur survie : repas et toilettes sommaires, consultations chez les médecins et psychologues, chansons fredonnées par un guitariste charmeur. Un vieil appareil à diapositives sert de prétexte à des échappées vers l'extérieur, mais ne s'y succèdent que des vues de désolation, des portraits en super 8 d'habitants posant devant les ruines de la ville. Et la belle image finale des enfants guettant un rayon de soleil à l'entrée de la bouche de métro ne suffit pas faire oublier le désarroi d'une population qui a tout perdu.