Le réalisateur donne à voir avec insistance le cadre dans lequel ces hommes vivent : toilettes en plein air, pans de murs ‘‘agrémentés’’ de photos de pin-ups , animaux filmés au plus près, gestes de la vie quotidienne dits ‘‘féminins’’ (laver, repasser, balayer, éplucher).
On les voit peu dans leurs travaux de paysans : parfois avec les animaux, avec un tracteur à faire les foins.
En outre, la succession de plusieurs plans (revue Playboy, moutons, un frère allongé sur le canapé, photos de pins-ups au mur, une casserole, le chien, des tasses) sont chargées de sens : elles rendent le spectateur complice du documentariste dans sa fonction de dévoilement, de dénonciation, voire de moquerie burlesque envers ces hommes.
Bref comme dit l’un d’eux : ‘‘les vrais hommes sont à la campagne’’ ! la conquête de la Femme à épouser (contre l’achat de bijoux) est digne d’un road movie : établissement de papiers, communications par téléphone mobile à défaut de mails, voyage d’hommes organisé en Albanie, repas collectif avec des femmes...
Ces hommes ne se rendent même pas compte de leur profonde misogynie intrinsèque et de leur naïveté.