Dans la veine du cinéma direct, Kassanda, réalisateur-producteur, documente la transformation d’un ciné-club d’université auto-géré par des étudiants en lieu de rassemblement et de débats sur la décolonisation, le genre, l’intersectionnalité, les élections,..(la question du terrorisme islamiste n’est pas discutée). C.H.G montre la force du cinéma qui fait d’un groupe d’étudiants politisés et obstinés une communauté où s’exprime l’intellectuel collectif. En 2020, après des mois de grève des universités fédérales, un mouvement social secoue la démocrature du Nigéria. La parole estudiantine révoltée devient performative. Quittant l’amphithéâtre du ciné-club pour la rue, elle dénonce la corruption, réclame la fin des violences policières et une meilleure gouvernance. Les images de cette mobilisation, violemment réprimée, sont documentées grâce au smartphone de Tobi Akinde, membre du ciné-club, cinéaste, chercheur. Images d’archives, d’internet, extraits de films, tournage caméra à l’épaule, utilisation du smartphone, servent une narration chronologique et plastique où vibre l’énergie de cette C.H.G, cette jeunesse têtue, résolument décidée à se battre pour un présent et un avenir meilleurs.