Royal orchestra

Heddy Honigmann a choisi quatre musiciens pour nous faire partager leur amour et leur engagement dans l’interprétation d’un répertoire, ici dominé par les compositeurs russes et allemands. Elle a également développé, en aparté des salles de concert, une série de rencontres avec des personnages, qui sont autant d’intercesseurs pour une “épiphanie de l’écoute”. Ces “miraculés” lui permettent de s’échapper de la commande initiale et de proposer un contrechamp inattendu, comme à Soweto Heddy Honigmann ne filme pas tant le grand corps de l’orchestre, mais ses visages (rarement des mains), et ses corps qui incarnent le moment de la performance. Dans les séquences de concert, elle filme le plus souvent en plan rapproché et minimise les plans de coupe sur l’ensemble de l’orchestre, apanage de beaucoup de luxueuses captations pour la télévision. Elle ne cherche pas le beau, mais l’expression du geste musical dans sa subjectivité. Au-delà de l’épiphanie souvent contagieuse (Dominic), ce qui nous relie aux musiciens sont ses moments singuliers d’écoute, qu’Heddy Honigmann filme avec un plaisir souvent communicatif.