On est à la frontière de l’Arménie et de l’Azerbadjan, au cœur d’une guerre oubliée qui continue depuis trente ans entre les Azéris et les Arméniens. Le film est une immersion dans cette guerre, au sein d’une famille de paysans qui survit.
Le film s’ouvre sur une longue séquence de travail au champ. Les enfants, les parents cultivent la terre. La vie est paisible, la douceur du printemps et la tendresse qui unis les personnages sont palpables. Et pourtant, on entend des coups de feu, souvent. Les enfants s’enfuient vers la maison, le père fait le guet, la nuit. Il annonce solennellement à son fils : « Ça ne s’arrêtera pas. On sera toujours ennemi. Un jour tu prendras ma place ».
A l’école, les enfants apprennent autant à lire qu’à manier les armes. Presque invisible, la guerre est partout et fatale mais on ne renonce pas.
La forme du film contraste avec le contexte, la situation. La construction formelle progresse. On passe de plans lumineux, de situations presque bucoliques au constat que tout continuera, toujours. La guerre avance, le film s’assombri. Magnifique film sur l’amour familial, la transmission et la force de vivre dans un pays en guerre.