Depuis, je vole (O Gün Bu Gündür, Uçuyorum)

Vakif Cagin a grandi dans une tribu nomade kurde qui s’est peu à peu sédentarisée et a développé la culture du coton. Il se souvient avec mélancolie de son enfance heureuse, évoque la place des femmes dans la tribu, leur rôle de «piliers et de ciment ». De sa vie d’homme il se souvient du goût du baiser d’Aso, mais aussi et surtout de la douleur d’avoir perdu son amie, tuée dans une embuscade. Sa voix est posée, presque douce tandis qu’il égrène les violences subies lorsqu’il a été enlevé, humilié et torturé par la police. Son récit, alternant voix off et entretien face caméra est particulièrement touchant. La qualité et la beauté du texte, des images, de la musique, confèrent à ce court film une dimension esthétique et poétique. Avec A vol d’oiseau la réalisatrice Aylin Gökmen traite de façon singulière la transmission d’une histoire, le récit d’un homme libre qui a conservé son identité.