Vous entrez dans le centre pénitentiaire de Bourg-en-Bresse par la ritournelle « 11h30 distribution repas », « 12h40 Les Z’amours à la télé », « 13h30… ». Immédiatement votre attention est captée. Quel est ce rythme ? Comment se déroule la vie en centre de détention ? Quel quotidien pour ces hommes ?
Si vous ne pouvez pas rester indifférents, c’est parce que ce sont les détenus eux-mêmes, quatre d’entre eux, qui ont réalisé les matières audio en atelier vidéo, au sein du centre. Vous, spectateurs, êtes alors au plus proche des ressentis. Vous serez surpris par les fonds sonores en adéquation, en écho ou en décalages avec les images, qui, selon, permettent d’accentuer un sentiment, la détresse, une ambiance. Les cadres géométriques blancs, gris, et éblouissants des néons en disent long sur l’impersonnel et l’atone. Un saisissant plan d’ensemble de déchets accumulés au sol résonne avec des échanges sur l’apprentissage de la langue française. Oui, il y a du désespoir, de la structure également.
Un court métrage de 10’ d’une grande efficacité dont le rythme vous apporte un éclairage sur les conditions de détention, les lourdeurs administratives, la promiscuité, l’énergie positive aussi où une humanité est possible, réelle.
Une démarche participative réussie, qui donne à exploiter tant au niveau sonore que visuel cette intimité pénitentiaire. Place à la ritournelle.