Dans les montagnes irakiennes, au bord de la frontière iranienne, un groupe armé agenouillé se relève à la nuit tombante. La formation des futurs peshmergas débute pour un groupe de jeunes hommes et femmes sous la direction du commandant Emin membre du Komala, le parti de résistance kurde, qui lutte pour l’instauration d’un régime démocratique et féministe en Iran.
Pour leur premier long métrage, Sarah Guillemet et Leïla Porcher suivent pendant plusieurs mois la formation politique et militaire du groupe en choisissant de porter leur regard plus particulièrement sur les deux seules femmes, Hélia et Sama. Elles ont fui leur pays, parfois leur famille et quitté leurs enfants pour se libérer du joug autoritaire et oppressant sur leur vie de femme kurde en Iran.
Les réalisatrices nous emmènent au coeur de la tension des entraînements militaires, la dureté des exercices physiques, la nervosité des apprenties à l’usage des armes de guerre et la pression psychique qu’impose le commandant formateur du groupe.
Le rythme toujours très juste du documentaire nous fait aussi découvrir les techniques utilisées pour que chacune et chacun puisse s’affirmer, se découvrir et se donner les moyens de décider de sa propre existence, le tout avec un sens prononcé de l’humour.
Le film est ponctué de très beaux plans extérieurs où l’on découvre la beauté et la rudesse de la montagne. La proximité et l’intimité que les réalisatrices ont réussi à nouer avec Hélia et Sama nous permettent d’entendre leurs témoignages aussi précieux que déchirants. Un très beau film sur le courage et l’émancipation incarné par le propos du commandant Emin à un futur peshmerga : « Ne te rabaisse pas, je ne veux pas d’esclave ».