La tristesse un peu, la passion toujours

Le portrait d’un médecin généraliste « à l’ancienne » filmé pendant les derniers mois de sa carrière avant son départ à la retraite. Le film ne quitte jamais le huis-clos des cabinets de consultation, que ce soit celui où officie le médecin lui-même, celui du psychiatre qui soigne son burn-out, et même le domicile de ses parents où il assiste sa mère en fin de vie, devenu un prolongement de son local professionnel. Le documentaire se démarque du simple portrait pour se concentrer sur l’étude minutieuse du travail d’un praticien qui ne compte pas ses heures ni ne monnaie son engagement auprès d’une fidèle patientèle. Les consultations et entretiens avec les malades sont filmés frontalement, sans reculer devant la trivialité des situations.

Et bien vite, le médecin se livre au réalisateur avec la même franchise, voire la même impudeur que celles que les patients usent envers lui. Malgré la drôlerie de certaines situations le film est imprégné de tristesse (justement évoquée par le titre) et d’une fatigue extrêmement palpable, liée à l’exercice d’un métier trop aimé. Beaucoup d’émotion dans ce documentaire qui décrit la capitulation de la vieillesse devant une société et une profession en pleine mutation.