La Vie Duraille
Réalisé par Collectif Cinoc, Michel Doumenc, Guy Fontes, Michel Gayraud, Claude Magnez, Marie-Jeanne Perez
« Une gare abandonnée, c’est un signal de détresse, c’est un village qui crie au secours, mais ces appels ne sont pas entendus dans les cabinets ministériels. » Ainsi commence La Vie duraille, film du collectif occitan Cinoc. Entre 1977 et 1981, Cinoc a réalisé une série de films d’intervention en Super 8 en lien avec des mouvements de lutte et au travers de problématiques sociales et culturelles comme l’identité, l’exil ou le déracinement.
Dans les années 1980, sur 10 000 jeunes embauché·es à la SNCF, plus de la moitié partent du Sud-Ouest pour aller travailler dans le Nord de la France, en particulier en région parisienne. Dans La Vie duraille, les jeunes cheminotes témoignent de leur difficulté à s’adapter à Paris, de leur solitude et de leur vie quotidienne, rythmée par la vie dans les foyers de la SNCF aux règlements intérieurs désuets. Ils n’ont pas les moyens de s’installer dans un vrai appartement dont les loyers sont trop chers et vivent dans l’espoir d’être mutés.
Co-produit par le syndicat CGT des cheminots, le film évoque le double front du travail et de l’exil. Il se termine par la lutte pour le maintien de la ligne du train jaune de Cerdagne. Une lutte victorieuse : le train circule toujours aujourd’hui…