Le Croissant de feu

Partir loin à l’étranger ? Ou aller vivre au bled que l’on n’a connu que pour des vacances ? Que faire dans un endroit où l’on est né mais que l’on ne reconnaît plus, sinon le quitter ? Dans le quartier des Mourinoux à Asnières, dans la rue ou dans un parking, Le Croissant de feu met en scène les conversations nostalgiques de trentenaires que la transformation du quartier a mis « à découvert », sans plus aucun endroit où se poser. La destruction de la barre des Gentianes en 2011, « c’était le début de la fin », entendre « la fin d’une enfance heureuse ». Plus de repère, même le Lidl « où tout se passait » n’existe plus. Aujourd’hui, « ils nous ont ramené des nouveaux habitants » ; les immeubles flambant neufs aux balcons-terrasses, les trottoirs bétonnés et le joli mobilier urbain annoncent la gentrification d’une banlieue aux portes de Paris qui exclut les natifs issus de l’immigration. Et regarder « DBZ » (Dragon Ball Z) en boucle ne changera rien, sinon raviver le regret d’un passé révolu.