" Le dessin est le frère jumeau de l'écriture, un travail solitaire et immédiat. Il me permet de créer une image sans dépendre d'aucune industrie, d'aucun voyage, ni d'aucune archive. C'est ainsi l'état le plus primitif et autonome du cinéma, un geste qui permet l'évocation dans une liberté et une grande autarcie. C'est aussi le plaisir vertigineux de voir apparaître une forme ou un visage, sur ma feuille blanche.
Pour Ardenza, j'ai créé environ 700 dessins dans lesquels j'ai puisé au fur et à mesure du montage et de la réalisation du film.
Sur des feuilles de papier 24x32 cm, 190gr, je réalise 12 dessins avec du café, de l'encre et des aquarelles. Je travaille par série, comme pour un découpage de storyboard. Je suis attentive au rythme des images, aux directions des regards et aux valeurs des cadrages. Puis, avant le montage, je réunis les dessins dans des chutiers par dominante chromatique, par valeur de cadre et surtout par thème. Lors du montage, je puise ainsi dans ces bouts à bouts d'images : « Paysages », « Visages », « Corps », « Bouches », « Mort », « Nuits », « Jours », « Amour » etc … "
Daniela de Felice