The Star
Réalisé par Pierre Coulibeuf
Son désir de se mettre à nu coïncide avec la volonté de se réapproprier son passé. Les dates égrènent alors des souvenirs intimes sur fond de performances où l'artiste expérimente les limites physiques et mentales de situations menées jusqu'à l'épuisement absolu. Dans "Artist must be beautiful" (1975), elle brosse énergiquement sa longue chevelure noire en hurlant dans une répétition lancinante : "Art must be beautiful !" Elle reprend une à une des actions passées qu'elle confond, non sans dérision, avec quelque rituel de sa vie quotidienne : se regarder dans un miroir, organiser son travail, épuiser son corps à des exercices physiques, aimer (la rencontre avec l'artiste Ulay en 1975) et se quitter (la séparation en 1988 après avoir parcouru à pied 2 000 kilomètres de muraille de Chine). Plus "glamour" que jamais, elle interprète avec humour ses propres fantasmes : "Lumineuse et brillante, taille fine mais hanches larges, voilà Abramovic !".