Togliatti à la dérive

Le film s’ouvre sur de très belles images où un jeune homme cherche à mesurer l’épaisseur de la glace. Pour quoi ? Rouler. Faire du Drift, dérapage contrôlé à bord de l’emblématique modèle de Lada, la Jigouli. Avec une bande-son très électro-rock, Laura Sistero nous accompagne dans la vie quotidienne de ces trois jeunes adultes que sont Slava, Misha et Lera. Chacun cherchant un but dans leur vie. Chacun avec des préoccupations différentes dans cette ville de Russie en déclin, mais avec cette même passion, se retrouver autour de cette vielle voiture, symbole de la croissance industrielle de l’URSS.

Coincés dans leur perspectives d’avenir entre le travail, l’armée et un taux de chômage de plus en plus élevé, le drift sera leur grand ballet, leur rodéo nocturne où tout est permis, avec un sentiment de chaos que l’on peut contrôler, comme le dira l’un d’entre eux. Car que reste-il pour cette jeunesse dans une ville sans perspective d’avenir, si ce n’est des rêves d’évasion.