Automne 2018, en France, marque le début du movement des Gilets Jaunes. Mouvement spontané, sans syndicats, hors des partis politiques, il se structure pendant qu’il s’accroît. Raymond Macherel décide très vite de faire un film. Il rencontre Gaëtan, Sandrine, Patrick et d’autres qui viennent d'emménager dans un entrepôt abandonné près de Rennes, la « Maison des citoyens des Gilets jaunes » et les suit pendant des mois. Seul, il fait l’image et le son du film. Il n’intervient à aucun moment sauf par sa présence physique.
Réalisé quelques années après le mouvement, le film n’est pas tant sur les revendications à proprement dites, même si on assiste à toutes les étapes de l’histoire des Gillets Jaunes (la vie des ronds-points, les tractages, les blocages pas toujours simples, les violences policières, les mises en garde à vue) que sur la structuration d’un engagement politique individuel et collectif. Cette expérience de la démocratie est au coeur du film. Le départ est joyeux, mais au fur et à mesure des relations se tendent. Le film donne à voir les difficultés à constructruire un mouvement politique par des personnes, a priori non politisées, l’apprentissage du collectif, de la démocratie directe, comment prendre part aux réflexions, aux choix, comment se positionner entre l’intérêt général et l’égo, (faut-il un leader ?). De véritables personnages de cinéma éclosents.
Même si les revendications n’ont pas abouties, l’expérience de faire de la politique ensemble est réussie lorsqu’elle transforme et élève les personnes qui la vivent.