Au cœur du bois de Boulogne filmé en scope, Claus Drexel recueille la parole illimitée de tous ceux qui, quasiment tous, sont devenus « Elles » et nous racontent leur vie.
On nous convie à nous débarrasser des préjugés pour aborder une réalité présentée exclusivement par les protagonistes.
Loin d’un reportage télé, on nous invite à un vrai film de cinéma, composé d’une suite de plans fixes sur ces femmes installées au centre de l’image, recueillant leur témoignage intime, leurs confidences sans filtre, souvent bouleversantes, leur précarité grandissante, toujours avec dignité. Leur statut est un sujet politique : marginalisées, victimes de lois répressives, elles sont repoussées socialement.
Les plans fixes s’enchaînent comme des tableaux. En arrière-plan, toute la beauté, le calme et la magie du bois et au premier plan, ce qui pourrait sembler dissonant ou sordide, apparaît totalement harmonieux.
Le film nous engage à explorer en confiance, sans expliquer vraiment, que chaque personne a un rapport différent à ce métier. La prostitution n’est pas le thème central d’un film sur des humains qui ont en commun de travailler au bois, et qui chacun, ont une vie en dehors.
Le film valorise leur parole en la posant dans un bel écrin, plastiquement superbe sans esthétiser la misère.