À Rotterdam, De Nieuwe Kans (La nouvelle chance) accueille de jeunes hommes en rupture familiale et sociale. La fondation DNK tente de stabiliser et de réinsérer les égarés, en leur offrant une formation initiale de secours, et une formation professionnelle.
Marina Meijer installe directement la confrontation dans le champ du cinéma. Delgano, Nabil et Tayfun font face à un éducateur, un enseignant et au directeur.
Cette confrontation est directe, violente. Son impact est démultiplié par un choix de cadrage très radical. Chaque visage est filmé en très gros plan. Chaque individu est ainsi coupé de son environnement immédiat, seul face à l’autre, le plus souvent hors-champ. La caméra scrute son visage, cherche ses réactions. D’un côté le prescripteur, l’éducateur, l’encadrant. De l’autre les jeunes hommes empêtrés dans leur mal-être et leurs carences. Mais tous face à leurs contradictions.
Le résultat de cette prise sur le réel, comme sur la méthode de réinsertion est contrasté. Les difficultés et les impasses ne sont pas escamotées. Malgré cette franche discontinuité dans le champ, un processus dialectique chemine, fascinant à observer. Le dialogue circule jusqu’à son épuisement.