Le Bruit du temps, Messaoud

Réalisé par Anne-Marie Faux

Un jour de 1986, ici, un petit garçon te parle de Bougie, sa ville natale, et te demande d’aller y voir parce qu’il sait qu’il ne la reverra pas. C’est en Algérie, en Kabylie plus précisément, au bord de la mer bleue. Un jour de 2011, tu es invitée là-bas, de ce côté-ci de la Méditerranée. Tu y vas comme on tient une promesse silencieuse. Longtemps, au temps de l’enfance déjà, tu as rêvé de l’Algérie, souvent tu as pensé y aller, comme ça, sans raison ni pourquoi. Que le moment viendrait où vous auriez rendez-vous, elle et toi, forcément. Voilà, tu y es, tu vas y voir, y écouter, le bruit que fait le temps, comment il passe et ne passe pas, de cet autre côté. Ici, en Kabylie, les sentiments ne se disent guère, ils se chantent, se récitent. "Le bruit du temps, Messaoud", le film à venir, est ce récit.

Informations

Année : 2014

Durée : 63 mn

Pays de production : Algérie, France

Production : MPM Films

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1 projection(s) organisée(s)

Projection La Cinémathèque du documentaire / Mois du doc 2021 - VIDÉODROME 2 (Provence-Alpes-Côte d'Azur / MARSEILLE)

Programmé par : Andriol Marie, Association Solaris - Videodrome 2 (Provence-Alpes-Côte d'Azur / Marseille)

Cycle : Imaginaires documentaires composé de 10 films et 10 événements

  • Cette séance était accompagnée

    En présence de : Anne-Marie Faux, Catherine Bareau

    En présence de Catherine Bareau et de Anne-Marie Faux

    S’y Pencher voir, lecture de texte

    Dans ses précédents films Hic rosa, partition botanique (FID 2007) hommage poétique à la révolte à travers la figure de Rosa Luxembourg, puis Face au vent, partition bussionnière (FID 2009), où elle revenait sur son propre parcours, Anne-Marie Faux faisait du cinéma le lieu d’une insistance face aux renoncements. Le bruit du temps, Messaoud poursuit cet élan. Au départ, une promesse faite en 1986 à un enfant sur son lit d’hôpital parisien, d’aller voir sa ville, Béjaia en Algérie. Puis ce jour de 2011, où la promesse s’accomplit : « Voilà, tu y es, tu vas y voir, y écouter, le bruit que fait le temps, comment il passe et ne passe pas par là-bas. » À l’image, Béjaia aujourd’hui filmée en Super 8, images muettes de la ville : la rue, des plantes, des fleurs, des visages. Au son, une voix, la sienne, tendue à l’extrême, colère retenue: les événements, les mots, les noms se télescopent d’un temps, d’une langue et d’un pays à l’autre, révélant de ces « rendez-vous apatrides » au delà des coïncidences. Sont convoqués autant des lectures, des événements de l’Histoire que des souvenirs, et sont ainsi saisis, jetés, brassés le cinéma, l’amour, le temps, la violence, la fidélité, l’intuition, l’enfance… Paroles mêlées au brouhaha de la vie et de la rue, au bruit du vent, et du silence aussi. Images et sons déliés comme une invite à mieux relier, dans ce film en forme adresse à soi, aux autres, pour maintenir éveillé l’esprit de révolte. (Nicolas Feodoroff, FID 2014)

Date de mise à jour :