Taming the Garden

Un homme influent et fortuné arrache de leur terre les plus beaux arbres centenaires de la campagne géorgienne afin de les collectionner dans un improbable jardin d’Éden de sa création. Les achetant rubis sur l’ongle à des villageois souvent aux abois, il organise ainsi la destruction d'une partie de leur patrimoine : l'environnement, le milieu naturel dans lequel ils ont grandi. Dans un geste contemplatif et naturaliste habité de grands moments de poésie (ces géants déracinés, voguant sur l’eau…), la réalisatrice souligne avec une égale justesse les trois partitions qui se jouent ici : le rêve de l’extravagant mégalomane, le travail précis et rude des ouvriers de terrain (l’investissement des équipes chargées d’extraire du sol et de déplacer ces mastodontes de la nature est proprement hallucinant), et la souffrance, le déchirement de populations divisées devant les enjeux. Les puissants de ce monde auraient-ils tous les droits, y compris celui d'acheter la nature ?