Gao, la résistance d'un peuple

Kassim Sanogo dit avoir fait ce film par devoir de mémoire, conscient aussi que peu de jeunes Maliens ont cette opportunité de pouvoir en réaliser. Il est allé à la rencontre des résistants, des quelques femmes « rebelles » et des notables défenseurs des traditions songhoïs. Cinq années de travail. Pourquoi cette opacité autour de cet épisode de Gao alors que dans le même temps, dans le sud du pays, à Tombouctou la défense des manuscrits s’organisait et était médiatisée.Le réalisateur y répond en donnant la parole à celles et ceux qui ont combattu contre les groupes armés djihadistes et indépendantistes (MNLA). Il circule d’une maison à l’autre et l’histoire se raconte et s’analyse sans convocation d’expert. Des passages sont enregistrés à la radio locale, le premier lieu d’organisation de la résistance, et dans des lieux emblématiques de la ville. De nombreux plans tournés dans les rues de Gao confirment la vie retrouvée avec la mixité, les femmes qui commercent, les enfants qui jouent, les jeunes qui circulent. Un film documentaire indispensable à la compréhension de l’histoire du Mali.