In Girum imus nocte et consumimur igni
Réalisé par Guy Debord
S'il a toujours critiqué l'emprise aliénante des images, Debord n'en a pas moins fait du cinéma où il emploie le procédé du détournement, réutilisant des extraits de films ou de textes, créant des rapprochements, afin de leur donner un sens nouveau. À l'époque, cette technique est pratiquée pour contester les discours dominants et les expressions artistiques classiques. Avec une extrême cohérence entre la forme et le contenu, Debord tente de dépasser à la fois le cinéma commercial considéré comme une redoutable machine de pacification sociale et les oeuvres d'avant-garde aux exigences exclusivement esthétiques. Ses films évoquent son existence passionnée aussi bien que les théories qui lui sont indissociables. Avec In Girum imus nocte et consumimur igni, son dernier film de 1978, Debord réalise un véritable panégyrique. Il reprend les thèmes qui lui sont chers comme l'écoulement du temps, la critique du spectacle et la bohème de ses années de jeunesse. Mélancolique, il dessine le portrait d'un homme qui a toujours cherché à vivre selon ses propres règles.