Un film en trois actes qui interroge les confins de la vie. Si le premier mouvement aux images volontairement floues sont muettes (seuls le bruissements, les rythmes de la nature y figurent à l’exception des sauts de jeunes gens dans les lacs piémontais), la deuxième partie est entièrement occupée par les paroles de personnes en fin de vie hospitalisées dans des centres spécialisés contre les maladies cancéreuses à Milan et à Novara.
Le troisième acte en noir et blanc permet le retour sur soi, le rangement du garage du père mort du cancer pendant le tournage du premier acte. Dans ce désordre parlé en voix off par Andrea Caccia lui-même se trouvent accumulés des outils (les peintures, les pinceaux, du père), des souvenirs (disques, cahiers, photos), de la vie passée dont le désherbage permet le travail de deuil accompli avec la complicité du frère, Massimo.
Ces trois actes sont subtilement articulés : le premier regarde la nature, le deuxième montre face caméra, face au spectateur le visage de onze personnes qui attendent la mort et parlent de la peur, de la détresse ou de la sérénité confrontées qu’elles sont à d’inéluctable de la fin.
Le troisième acte, regard sur soi, ouvre la boîte à souvenirs, le bric-à-brac, ‘‘la galerie je farfouille dans les rayons de la mort’’ avec pour clôture la danse avec le frère et le fils qui signe le retour à la vie. Un film très cohérent à la fois réflexion sur la mort et travail de deuil pour son auteur.