Ricardo et la peinture

Ricardo Cavallo est un peintre figuratif qui vit en ascète sur la côte bretonne où il puise son inspiration dans la contemplation de la nature et enseigne gratuitement la pratique du dessin aux enfants. Le film est donc un éloge de la beauté et du partage, montrés simplement, avec modestie de mise en scène (à l’écran, le réalisateur s’excuse presque de déranger!), mettant en valeur l’humilité du sujet au travers de scènes de la vie quotidienne et d’évocation du processus créatif.

Regarder Ricardo  peindre dans une grotte marine bientôt envahie par la marée, puis assembler les plaques de son nouveau tableau géant, est un spectacle fascinant. Et l’entendre transmettre son érudition encyclopédique — mais jamais pédante — est un régal, qu’il parle des analogies entre une fresque de Raphaël et une sculpture aztèque, ou évoque son admiration pour Velázquez. « Ce serait bien de pouvoir continuer dans ce bonheur comme ça, tous les jours », suggère Barbet Schroeder dans les dernières minutes du film.